La cuisine et la science… à l'école!

Qui sont « Les Débrouillards »?

Petit historique du magazine « Les Débrouillards »

(Tirée et adaptée du livre La Science pour tous ! © Éditions MultiMondes, 2004)

Le Club des Débrouillards, c’est drôlement scientifique !
À l’automne 1978, quelques communicateurs scientifiques fondent l’Agence Science-Presse. Sa mission : fournir aux médias, surtout les hebdos régionaux et les stations de radio, des textes sur la recherche scientifique.

Après quelques mois d’activités, deux directeurs d’hebdos régionaux demandent à l’agence des textes pour les jeunes :  » parce que la science et les jeunes, ça va bien ensemble « . Ils voyaient là un bon moyen d’amener les jeunes à lire l’hebdo régional.

Mais où trouver ces textes pour les jeunes ? C’est alors que le professeur Scientifix entre en scène…

L’histoire des Débrouillards, comme si vous y étiez !
L’été 1979, je rencontre par hasard le directeur de la jeune Agence Science-Presse, Félix Maltais. Nous possédons une amie commune, Nicole, une enseignante passionnée par les sciences. Au moyen de son fameux sucre à la crème, Nicole m’avait déjà convaincu de préparer quelques expériences simples pour ses élèves*.

*Voir Les Débrouillards, janvier 1991, page 17

Flairant la bonne occasion, Félix me commande des expériences (gratuitement, il va sans dire) afin de les diffuser aux abonnés de l’Agence Science-Presse. J’accepte. Ma chronique hebdomadaire, intitulée Le Petit Débrouillard, débute le 25 septembre 1979. C’est tout de suite un gros succès : la plupart des hebdos abonnés à l’ASP la diffusent.**

**Ce succès de presse s’est répercuté également dans les grands médias. Pendant six ou sept ans, nous avons vendu aux deux principaux quotidiens montréalais, l’un après l’autre, une page hebdomadaire Les Débrouillards, qui comprenait des expériences, jeux et informations scientifiques variées.

Goldstyn et Le Petit Débrouillard (le bleu)
Au bout d’un an, Félix m’annonce avec excitation que son ami Jean-Marc Gagnon, directeur de Québec Science Éditeur, accepte de publier un recueil de mes meilleures expériences.

J’ai aussitôt repris et amélioré mes textes. Mais il fallait aussi de nouvelles illustrations. C’est alors que se présente un jeune étudiant en géologie.
– As-tu de l’expérience ?
– Euh… je dessine dans le journal étudiant.
– Montre-moi ce que tu sais faire.

Là, j’ai été franchement impressionné. Jacques Goldstyn a créé devant moi des jeunes débrouillards sympathiques et amusants. Cela, à la vitesse de l’éclair ! « Quel talent !  » ai-je pensé. Je l’ai engagé sur-le-champ. Ce fut la meilleure décision de ma vie !

Le Petit Débrouillard (le livre bleu) a été publié en mars 1981. Nous espérions en vendre mille exemplaires la première année… Nous en avons vendu mille le premier mois ! Le livre s’est même retrouvé sur la liste des best-sellers du journal La Presse. Incroyable !

– Professeur, il faut écrire d’autres livres ! me dit l’éditeur Jean-Marc Gagnon.

Grâce à des adjoints dévoués, nous avons rapidement publié Les voyages fantastiques de Globulo, puis Jardinez avec le Prof Scientifix et un 2e recueil d’expériences, le livre jaune.

D’autres publications ont suivi, surtout dans les années 1980 (grâce à mon adjoint Martin Paquet), de sorte qu’après 20 ans, nous avons publié plus de 40 livres, albums et cahiers d’activités.

Je suis particulièrement fier de nos albums Les Grands débrouillards Tome 1 et Tome 2, qui présentent en bandes dessinées l’histoire de grands scientifiques (Bombardier, Marie-Victorin, Dansereau, Bell, etc.) et de réalisations technologiques de chez nous (le pont-tunnel Louis-H. Lafontaine, le Canadair CL-215, etc.).

Le Club
Pendant que j’écrivais mon 2e livre d’expériences, à l’automne 1981, Félix et Robert Richards (le président de l’Agence Science-Presse) avaient une idée derrière la tête : créer le Club des Débrouillards.

Ils me demandent d’en être le directeur.
 » Prof, ce sera votre fan-club !  » dit Robert en riant.
 » Un fan-club ? Moi, si timide…  »

Félix avait rencontré Claude Benoît et Michel Bois, les dirigeants du Conseil de développement du loisir scientifique (CDLS). Le CDLS anime un vaste réseau, qui comprend neuf Conseils du loisir scientifique régionaux (CLS) partout au Québec.

 » Le réseau CDLS-CLS accepte d’être notre partenaire dans la création du Club, dit fièrement Félix. Avec votre aide, prof, ils vont former des animateurs. Ce seront vos adjoints. Ils vont regrouper les jeunes pour les aider à faire vos expériences. On va lancer un magazine et publier plein de livres. Et plus tard, on fera de la télé !  »

Ils avaient tout préparé, j’ai accepté… mais à condition de rester anonyme ! Le Club des Débrouillards a été officiellement lancé en janvier 1982.

Depuis 20 ans, mes adjoints du réseau CDLS-CLS en ont fait du travail ! Ateliers d’expérimentation, animations scientifiques dans les écoles, camps de jour, camps de séjour, samedis scientifiques, fêtes scientifiques avec Beppo, la fameuse Journée nationale des Débrouillards (le premier samedi de décembre), et bien d’autres. Ils ont fait aimer la science à des centaines de milliers de jeunes.

Un magazine qui grandit
Au début, le magazine était de petit format (17 x 22 cm), 16 pages, sans photos, sans couleurs. Je le réalisais avec quelques adjoints bénévoles. Petit à petit, le magazine a grandi. En septembre 1984, il adopte un nouveau format (le format actuel), mais compte seulement 24 pages.

La première page en couleurs remonte à mars 1986. On en était vraiment fiers !

Au premier anniversaire, on avait mille abonnés. Ça doublait chaque année : 2000 abonnés… 4000… 8000. Si ça avait continué, on aurait en 2003 525 millions d’abonnés au lieu de 31 500.

C’est seulement depuis septembre 1996 que le magazine est en couleurs d’une couverture à l’autre. Avant ça, il avait 32 pages couleurs et 16 pages avec seulement deux couleurs. Ça coûtait moins cher.

Marie-Soleil et Gregory arrivent…
Dès les débuts du Club, nous avons voulu avoir une série à la télévision. Pour rejoindre plus de jeunes, surtout ceux qui n’aiment pas la lecture ! Et pour créer une synergie avec les volets Imprimés et Animation des Débrouillards.

Mais ne passe pas à la télé qui veut ! Les séries pour les jeunes sont difficiles à rentabiliser pour les diffuseurs, car ils ne peuvent pas y vendre des annonces.

Alors, au début, on a fait des séries d’émissions à la télé communautaire. Le samedi, mes adjoints Félix et Robert Richards enregistraient les émissions dans un petit studio, à Longueuil. C’était plutôt artisanal !

Puis, en septembre 1990, c’est la première émission des Débrouillards à Radio-Canada. Et avec deux animateurs-vedettes : Marie-Soleil Tougas et Gregory Charles. Ça a duré cinq ans, on a fait presque 150 émissions géniales, grâce à des super adjoints comme Diane England, Sarah Perreault, Jean-Louis Côté, et bien d’autres.

Hélas, Marie-Soleil est décédée dans un accident d’avion, à l’été 1997. On l’aimait tellement !

La série a fait relâche trois ans, avec des reprises à Canal Famille. Puis l’émission est revenue à Radio-Canada de1998 à 2000, puis à Télé-Québec pour la saison 2001-2002.

Aujourd’hui, la série est sortie des écrans télé, mais on travaille très fort pour revenir au petit écran.

Un débrouillard m’étonne
Après les chroniques, livres, magazines, activités d’animation et série télévisée, il manquait encore quelque chose au mouvement des Débrouillards. C’est du moins ce que pensait un jeune débrouillard de Québec.

Il y a 15 ans, la chronique d’informatique du magazine était écrite par un enseignant de Québec, Guy Bergeron, avec l’aide de son élève Marc Boutet, un ado super débrouillard.

Un beau jour de 1989, Guy et Marc me proposent de transférer tous les articles des anciens magazines sur des disquettes d’ordinateur (c’était avant les cédéroms).
 » Ainsi, plaide Marc avec enthousiasme, tous les débrouillards vont avoir accès aux anciens magazines. C’est une source d’information extraordinaire, prof !  »

– Oui, mais comment vont-ils retrouver les textes ?
– Super facile, répond Marc ! J’ai créé un logiciel de recherche par mots-clés. Entrez les mots BÉLUGA et SAINT-LAURENT. En quelques instants, vous avez à l’écran la liste de tous les articles où ces mots sont apparus ensemble.

Ce débrouillard m’étonnait.

Après les disquettes, en 1996, Marc et Guy ont mis tout ça sur cédérom, c’est devenu le CD Scientifix, qui est amélioré régulièrement. Ils ont créé leur propre compagnie, DeMarque, et fait d’autres cédéroms pour les revues Québec Science, Protégez-vous, Science et Vie Junior, etc.

Un autre beau jour, en 1997 je crois, Marc et Guy m’ont proposé de créer le site des Débrouillards sur Internet.

 » Super idée, leur ai-je dit, mais je n’ai pas d’argent à investir là-dedans. Vous devrez vous débrouiller tout seuls !  »

Ils m’ont encore étonné ! Aujourd’hui, notre site, l’un des meilleurs sites scientifiques pour les jeunes, reçoit 2 000 visiteurs par jour !

Des débrouillards… sur toute la planète !
Savez-vous qu’il y a des Débrouillards dans 20 pays ?

Deux ans après la fondation du Club, en 1984, deux de mes adjointes sont allées en France pour faire des expériences des Débrouillards. Les Français ont tellement aimé ça qu’ils ont décidé de faire la même chose chez eux.

Aujourd’hui, il y a plus de cent animateurs des Débrouillards à plein temps en France. Ça marche fort. Ils font aussi de superbes livres, comme l’Encyclopédie pratique des petits débrouillards (10 volumes) et la collection Sciences en poche (16 livres), aux éditions Albin Michel.

Ce n’est pas tout : il y a des aussi associations de Débrouillards en Belgique, en République slovaque, en Russie, en République tchèque, au Maroc, en Tunisie, au Mexique, au Brésil, etc. Cette expansion est due en bonne partie au travail de plusieurs adjoints, dont mes amis français Pascal Desjours, Jean-Claude Guiraudon et François Deroo.

Ces associations nationales font partie de la Fédération internationale des Débrouillards, animée par ma collègue Carole Charlebois, directrice générale du Conseil de développement du loisir scientifique.

Ça me réjouit de voir qu’il y a autant de jeunes qui aiment les sciences dans tous ces pays. Car pour régler les problèmes de la planète, ça va en prendre, des Débrouillards !

Professeur Scientifix

http://www.lesdebrouillards.qc.ca/client/medias.asp?clef2=15&clef=69&page=4092

(Page consultée le 30 novembre)

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